Lorsque nous nous exprimons dans la vie courante, nous le faisons en principe avec l’intention d’être entendus. Oublions toutes celles et ceux qui n’en demandent pas davantage et poursuivent imperturbablement leur discours quand l’autre se risque à placer un mot. |
1 – Exposer Il existe des différences importantes entre l’exposition d’un peintre débutant et celle d’un peintre chevronné. Le débutant nourrira en principe moins d’exigences sur le plan de l’organisation, soit par ignorance des paramètres entourant divers modes d’exposition, soit par une lucide conscience de la valeur de son travail. Progressivement le chemin se tracera, petits pas après petits pas ou bonds après bonds, selon la réponse des visiteurs, des acheteurs, des organisateurs ou des galeristes… et selon la chance, inattendue ou provoquée. Notons aussi comme moyen particulier de se faire connaître, le battage publicitaire, le plus souvent utilisé par des artistes dont le premier talent est d’essayer de se convaincre et de convaincre les autres qu’ils en ont. A peu près chaque cité héberge en son sein des gloires locales, admirées par un public confondant la renommée et le talent. Ce procédé est à utiliser si votre ambition première est d’être connu et admiré par les profanes. Entre un excès de discrétion et une auto-glorification tapageuse se situe comme en toute chose le juste milieu. A chacun de trouver le sien. Lorsqu’une production artistique est suffisamment étoffée, la création d’un site Internet ou d’un blog constitue une vitrine multi-usages intéressante. Il servira de référence, de “press-book” à renseigner à des personnes intéressées par le fait que vous soyez peintre. Mais ici, attention aux arnaques ! Méfiez-vous des propositions d’expositions à Pékin, à Tokyo, à Las Vegas, à Dubaï, etc. Attention aussi à des inconnus qui souhaitent vous acheter des œuvres pour décorer leur nouvel appartement ! La majorité de ces propositions sont des arnaques; si vous devez avancer de l’argent ou envoyer des tableaux, vous ne reverrez jamais la couleur de l’un et des autres. Il existe aussi des salons “prestigieux”. Si on vous demande 1.000 € pour six mètres de cimaises, c’est à vous qu’il apaprtient d’évaluer si le jeu en vaut la chandelle. Quoi qu’il en soit, renseignez-vous auprès de participants des années précédentes. Et calculez ce qu’encaisse un organisateur qui expose cent artistes en demandant 1.000 € à chacun… Avant d’accepter un accrochage dans une “galerie” ou un autre lieu d’exposition, posez des questions: – Attention aussi aux propositions de figurer dans un dictionnaire “prestigieux” référençant les artistes, même si la première édition est gratuite. Il s’agit souvent d’un appât avant de passer à l’étape suivante qui elle sera bien payante. Ici encore, bien se renseigner sur l’éditeur et sur sa maison d’édition son registre de commerce, le bilan actuel de sa société, l’imprimeur désigné. Grâce à Internet tout cela est aujourd’hui accessible. Si aucune référence n’est spécifiée, laissez tomber. Si vous avez atteint un niveau professionnel, vous avez déjà fait pas mal d’expériences positives ou négatives et vous savez comment gérer la bonne marche de vos expositions, tout en ne perdant pas de vue que des promesses fantaisistes, une exploitation douteuse ou une escroquerie ne sont jamais à exclure. |
2 – Vendre Vendre ses tableaux fait la plupart du temps partie de la logique des expositions. Lorsqu’un “client” se manifeste, le peintre débutant est souvent décontenancé, ne sachant quel prix il va demander. Surtout n’attendez pas ce moment pour établir votre catalogue “Titres et prix”, car ça fait très, très amateur, ce qui décrébilise déjà le sérieux de votre travail. Pensez-y et imprimez un feuillet que vous placerez sur une table ou dans un coin du lieu d’exposition. Un bon conseil, faites-vous respecter, n’acceptez pas les marchandages, même si ça vous fait plaisir de vendre. Une œuvre d’art n’est pas un tapis. Ceci ne vous empêche pas de déclarer que par principe, vous accordez une réduction de “X” % lors d’un achat Par contre, pourquoi ne pas accepter un paiement par mensualités ? Signez pour cela une sorte de formulaire/contrat prévoyant le rythme des versements et leur nombre. Notez l’adresse et le numéro de téléphone de l’acquéreur et demandez un acompte à déterminer avec lui. A dupliquer avec un papier carbone. Il m’est arrivé de découvrir en fin de salon, des peintres qui affichaient “soldes: -30%” ou “deux pour le prix d’un”. C’est totalement indigne d’un engagement artistique, c’est le lot de personnes qui travaillent généralement à la chaîne en répétant systématiquement un procédé de base, sans inspiration et sans s’investir dans leur production, simplement pour vendre. Pour calculer votre tarif, certains facteurs parallèles ou subjectifs peuvent en influer le montant: Avec le temps, vous verrez si vos prix sont adaptés et si vous pouvez progressivement faire monter votre cote, tout en sachant que l’époque que nous vivons n’est pas les plus favorables à l’acquisition de tableaux.
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3 – Présenter ses œuvres. – Avec ou sans cadre ? Tout cela dépend du support et du style de peinture. Un tableau de style brut, gestuel, brossé… s’accomodera volontiers d’un accrochage sans cadre. Une œuvre au réalisme finement détaillé sera valorisée par un encadrement “traditionnel”, voire baroque dans certains cas. Le “caisson américain” ou “caisse américaine” est une formule qui convient à de nombreuses œuvres contemporaines, par sa sobriété et son élégance classique.
Un tel caisson peut être réalisé à peu de frais par un bricoleur moyen Il suffit de coller perpendiculairement deux planchettes ou lattes de bois ou de MDF (fig.2) ou encore une latte sur un panneau qui constituera le fond sur lequel sera vissé le tableau. Le tout sera assemblé par collage et éventuellement renforcé par une pointe aiguille (Fig.3-A). Un bricoleur un peu plus accompli réalisera préalablement une feuillure dans la latte perpendiculaire pour pouvoir y glisser le fond (Fig.3-B).
Une fois les deux profilés collés et coupés à longueur, il faudra les assembler pour former un cadre, donc enduire les angles à 45° avec de la colle et mettre sous presse le temps du séchage. Différentes sortes de presses existent, la plus efficace est celle du type “serre-joints à sangle”, voir par exemple cet outil dans la marque ROK ci-dessous (Fig.5):
Notons encore l’engouement actuel pour les châssis toilés 3D, la plupart malheureusement en coton. L’épaisseur du châssis est généralement de 3 cm. Cette formule permet de se passer d’encadrement et convient à de nombreux style de peinture. Voir ci-dessus un châssis toilé 3D proposé par Talens (Fig.6). En outre, la tranche peut être peinte, soit d’un ton uni, soit en prolongeant le motif du tableau. Doré, argenté, couleur bois, noir… Quelle couleur choisir pour le cadre ? Ci-dessous à gauche, le cadre patiné à la feuille d’or s’associe aux bruns chauds du tableau pour mettre les bleus et les verts en valeur. Ces principes sont aussi valables pour les valeurs, claires ou foncées, pour les saturations, vives ou discrètes.
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– Les systèmes d’accrochage. Que ce soit en galerie ou à domicile, un système d’attache souple et élégant est préférable à des clous plantés définitivement dans un mur… Ce système permet beaucoup de souplesse, donc de modifications régulières d’accrochages au gré d’un rythme de travail et des nécessités d’exposition. Il suffira de visser une fois pour toutes un profilé métallique (rail) sur un mur, directement contre ou à quelques centimètres sous le plafond. Parmi les nombreux systèmes qui existent, le plus souple est
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– L’éclairage Un tableau a été peint à la lumière, lors d’une exposition, chez soi ou ailleurs, il est important de lui rendre une lumière qui révèle toutes les subtilités de ses coloris, car une lumière trop faible les rendra ternes jusqu’à ce qu’ils deviennent noirs dans l’obcurité… Ce n’est pas l’éclairage qui fait le tableau, comme je l’ai parfois entendu déclarer, mais c’est l’éclairage qui restitue l’intensité et les subtilités de ses couleurs. Exposer ses tableaux dans un lieu mal éclairé est une bonne façon de dévaloriser son propre travail et de le rendre inintéressant aux yeux du visiteur. Il existe deux types de lumière, la lumière ambiante ou éclairage général de la pièce et la lumière directionnelle, orientée vers le tableau. Le meilleur système est l’éclairage directionnel, avec un ou plusieurs spots dont l’angle de rayonnement permet de couvrir toute la surface peinte. Le principe pour éclairer efficacement un tableau consiste à décaler le spot à 50 cm ou à 1 mètre du tableau, selon la hauteur du plafond. Voir ci-dessous illustration à gauche. Si le spot est trop éloigné du tableau, à cause de ce même principe, les rayons risquent d’être renvoyés vers les yeux, ce qui aura pour effet d’éblouir le spectateur en créant une tache lumineuse particulièrement gênante pour l’observation. Plus la surface peinte sera brillante, plus cet effet “miroir” sera accentué. D’autre part, un spot trop rapproché du plan du tableau créera une lumière rasante ce qui accentuera le grain de la toile ou les reliefs de la couche peinte et parasitera le desin et le jeu des couleurs.
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