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Photographier un tableau. Principes, méthode.

 

Photographier
un tableau

Une
fois qu’il a terminé son oeuvre, l’artiste souhaite généralement
créer une réplique photo destinée à
diverses applications: communiqué de presse, pressbook,
catalogue, monographie, produits dérivés, reproduction
giclée, etc. Or le peintre, même s’il est professionnel
dans son art n’est pas nécessairement un pro de la photo.
Sans entrer ici dans la description d’un travail réalisé
en studio photo équipé professionnellement, je
propose quelques principes fondamentaux qui permettront de photographier
un tableau et obtenir une reproduction correcte et fidèle
à l’original sans investir dans un matériel coûteux.
Cette opération n’est pas compliquée si on connaît
quelques principes de base et surtout, si on les applique.

Quelques
précisions rudimentaires.

L’appareil
.
Les appareils numériques conviennent parfaitement pour
ce type de travail. Ils présentent le gros avantage
d’autoriser un travail en lumière artificielle sans
que les couleurs soient envahies par cette insupportable dominante
jaunâtre ou rougeâtre inévitable avec les
appareils argentiques, à moins d’être équipé
d’un matériel d’éclairage adapté et semi-professionnel.

La
plupart des appareils numériques ont un bon objectif
et disposent d’une quantité de pixels autorisant un
agrandissement appréciable. Actuellement, beaucoup
d’appareils, même à prix abordable, disposent
de dix, douze, vingt… millions de pixels, mais avec cinq ou sept
millions, on pourra déjà reproduire un tableau
à agrandir en format A4.
Un bon appareil à visée réflexe ou un
bon bridge sont évidemment ceux qui conviennent le
mieux pour réaliser des photos de qualité.

Remarque
importante: il va de soi que pour pouvoir utiliser son appareil,
il faut en connaître les caractéristiques élémentaires,
ainsi que les principes basiques de fonctionnement. Si tel
n’est pas le cas, il faudra faire l’effort de lire le mode
d’emploi.

La
lumière
artificielle est plus facile à contrôler
que la lumière du jour.
Si on travaille en automatique,
l’appareil sélectionnera généralement par lui-même le type
de lumière qui éclaire le tableau, mais s’il
ne le fait pas, il faudra le paramétrer manuellement
pour éviter une dominante jaunâtre ou rougeâtre
et le régler sur l’icône représentant
une ampoule, un tube néon ou toute autre solution proposée.
À tester.

 


Deux sources de lumière bien placées permettront
d’éviter les reflets disgrâcieux. Elles seront
situées sur les côtés du tableau, à
quelques mètres et à égale distance,
afin que sa surface soit éclairée de manière
régulière.
Pour éviter les reflets, se souvenant que l’angle d’incidence
est égal à l’angle de réfraction, on
placera les deux sources de lumière à la même
hauteur que
le
tableau ou venant du dessus. Voir la photo ci-contre (fig.1).
Deux tubes néon apparaissent à gauche et à
droite vers le haut. C’est avec cet éclairage que je
photographie les tableaux qui figurent dans mon site Internet.
On évitera d’avoir une fenêtre face au tableau,
mais aussi des objets ou un mur clair qui seraient réfléchis
dans le brillant ou le satiné de la surface peinte. De même, il va de soi que pour cette même raison, il ne faut jamais utiliser le flash.
Les sources de lumière formeront un angle d’environ
45° avec la surface du tableau. Un éclairage rasant
ferait apparaître les reliefs* de la surface peinte
et un éclairage de face ou presque ne manquerait pas
d’engendrer des reflets.

 

*
Un principe à exploiter si le tableau photographié
présente des empâtements qu’on souhaitera accentuer.

 


Fig.1

 

Travailler
avec un pied photo

ou à défaut, déposer l’appareil sur une
surface stable. Et, pour éviter le flou dû au
bougé, utiliser le retardateur ou, si votre
appareil est compatible, une télécommande ou
déclencheur à distance.

L’objectif.
On utilisera un petit téléobjectif ou on règlera
le zoom sur un agrandissement de trois fois ou plus, selon
le recul dont on pourra disposer. Il est conseillé
de prendre du recul avec le tableau pour éviter les
déformations convexes des contours, l’effet “grand
angle”.

Certains objectifs, même de qualité, présentent des déformations en “en barillet” ( courbes vers l’extérieur) ou “en coussinet”(courbes vers l’intérieur), ce qui est toujours gênant pour une reproduction de tableau. La solution consiste à recadrer, en rognant une partie du motif ou d’installer sur son ordinateur un logiciel qui permet de corriger cette désagréable déformation.

Pour
éviter des déformations dues à la perspective,
le tableau devra être parallèle avec le verre de l’objectif, c’est pourquoi il faudra soigner la position de
la toile et celle de l’appareil (voir fig.4).

Positionner
la toile
.
Le peintre dispose généralement d’un chevalet.
Il l’utilisera pour fixer son support verticalement. Une planchette
sera déposée dans la rigole du chevalet pour
rehausser le tableau afin que la base ne soit pas cachée
par le bois du support. Ensuite, avec un fil à plomb,
il vérifiera la verticalité du tableau (fig.2).

Positonner
l’appareil.
L’appareil sera situé juste en face du milieu du
tableau. Pour cela, on peut coller des bandes de ruban à
masquer au sol, une d’elles sera dans le plan du tableau,
l’autre sera collée perpendiculairement, formant un “T” avec la première, pour situer
l’axe au-desus duquel sera placé l’appareil (voir ci-dessous,
fig.4).


Pour éviter des déformations du tableau, le
plateau du pied où sera vissé l’appareil doit
être horizontal. Vérifier l’horizontalité
avec un niveau à bulle (fig.3).

 

Fig.2

Fig.3

La
prise de vue.
Règler les “ISO”de
l’appareil (= sensibilité des capteurs, l’équivalent
des ASA de l’argentique). Pour éviter le désagréable
effet du “bruit” (= fragmentation inesthétique
d’une couleur en deux ou trois composantes), règler la sensibilité
des ISO en sélectionnant un petit nombre. Plus les ISO sont
petits, moins il y aura de “bruit”. Un ISO de 200 est
indiqué pour la photographie de tableaux.

Une
fois l’appareil solidement fixé sur son pied, règler
la hauteur de l’objectif pour que celle-ci arrive à la moitié
de la hauteur du tableau, c’est-à-dire juste en face de celui-ci.

Régler l’appareil sur la position “automatique” (flash coupé) ou mieux, sur “priorité à l’ouverture”, en choississant une ouverture d’environ f5,6.

Cadrer
soigneusement en occupant la surface maximale dans le viseur ou
sur l’écran et enclencher le retardateur, ceci afin
d’éviter tout effet de bougé.
Un déclencheur télécommandé (environ 20 €) est
aussi tout indiqué dans la mesure où l’appareil est
équipé d’un récepteur.

Prendre
deux ou trois clichés au cas où, malgré toutes
les précautions, un bougé léger pourrait apparaître.

Dans
la suite, le cliché pourra être recadré grâce
à divers logiciels, certains sont parfois livrés avec
l’appareil. Le très performant Photoshop convient évidemment
pour réaliser cette opération. Il permet en outre
de corriger certaines dominantes de couleurs et bien entendu, d’effectuer
une multitude de manipulations plus ou moins justifiées.

 

Cetains objectifs provoquent des distorsions du sujet, les contours rectilignes du tableaux sont incurvés, soit vers l’extérieur (distorsion en barillet), soit vers l’intérieur (en coussinet). Voir ci-contre >
C’est surtout le cas d’objectifs “grand angle” ou de zooms placés trop près du tableau. Il est conseillé de tester la juste distance à prendre avec le tableau pour éviter ou minimiser ce genre de distorsion. Lorsque la déformation est inévitable, des logiciels existent qui permettent de modifier les courbes pour en faire des droites. C’est le cas par exemple de la fonction “déformation” dans Photoshop, mais d’autres outils existent qui permettent d’obtenir le même résultat. Certains sont gratuits, parfois même fournsi avec le logiciel d’installation de l’appareil. Chercher sur Internet…

 

 

milieu

 

 

Le
schéma ci-dessous est une synthèse de
ce qui précède, il montre l’installation
“lumières + tableau + appareil photo”,
vue du dessus.


Fig.4

 

Pour découvrir aussi les judicieux conseils de Claire Renaud, une photographe du Québec, CLIQUER ICI

 

Exposer, vendre, présenter une œuvre… >

 



© "Le manuel du peintre" dans le Louvre de Michel Barthélemy