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Les pinceaux et assimilés.

Il
existe beaucoup d’espèces de pinceaux, différents par leurs formes, leurs grandeurs, leurs matériaux… et leurs prix. On peut les regrouper en deux grandes familles: les
pinceaux plats et les pinceaux ronds. En outre on peut distinguer
les pinceaux des brosses, les premiers étant à
poils doux et souples, les secondes à poils fermes.

– Les
pinceaux (brun, gris) peuvent être en poils de martre,
d’écureuil…ou synthétiques, on les utilise
plutôt pour étaler la couleur fluide.


Les
brosses sont la plupart du temps en soies de porc (blanc), plus épaisses que les poils de martre ou synthétiques et
servent à étaler une couleur généralement pâteuse.

Les uns et les autres peuvent en principe être utilisés
pour la peinture à l’huile ou l’acrylique. Leur manche
est plus long que ceux des pinceaux destinés à
l’aquarelle, simplement pour que l’on puisse peindre en prenant
du recul devant sa toile, éventuellement avec le bras tendu. On peut toutefois utiliser aussi les pinceaux
aquarelle pour peindre à l’huile, surtout si on veut travailler des détails relativement précis.

Les pinceaux en poils de martre sont les plus chers, particulièrement
la martre Tobolski utilisée pour produire la Rolls-Royce
des pinceaux ! Les pinceaux en poils synthétiques sont
généralement de très bonne qualité,
toujours meilleurs que ceux des martres bon marché. Je
les recommande pour un travail en couleurs fluides ou pour des
détails fins.

Les types de pinceaux sont trop nombreux pour qu’on puisse les
détailler tous ici, effort par ailleurs inutile puisque le fabricant
peut fournir toute explication nécessaire. Passons toutefois
en revue quelques pinceaux parmi les principaux ainsi que quelques
accessoires pour peindre.

Dans
l’illustration ci-contre, de gauche à droite nous
pouvons voir:

1
– le couteau à peindre. Utile pour mélanger
les couleurs sur la palette mais aussi pour peindre, en
principe par empâtements. Beaucoup d’amateurs et
de peintres pour lieux touristiques l’affectionnent parce
qu’il permet d’obtenir des effets faciles. Or placarder
ne suffit pas pour faire œuvre d’art, même si l’effet
“tape à l’oeil” présente pour
quelques-uns une certaine séduction. Notons que
le travail au couteau peut être combiné avec
celui au pinceau.

2 – Le pinceau plat, de différentes largeurs, souple
ou ferme, selon le travail à réaliser. Les
plus larges permettent un travail rapide ou par traces
d’aplats juxtaposés. Utile pour suivre un contour
rectiligne.

3 – Le pinceau rond biseauté, pour un travail plus
en finesse. On peut en variant la force d’appui travailler
avec la pointe ou avec le “ventre”. Les plus
fins, s’ils sont de qualité, permettent de peindre
de très petits détails.

4 – Le pinceau plat triangulaire, pour des traits énergiques.

5 – Le spalter, ici en soie de porc, ferme, mais il existe
également en poils souples. On peut l’utiliser
pour enduire le support au gesso ou pour peindre des surfaces
relativement importantes.

6 – L’éventail (blaireau), pour estomper (blaireauter)
une marque entre deux tonalités et en faire un
dégradé tout en douceur. Mais on peutaussi l’utiliser pour peindre,
dans le sens de la largeur ou de son épaisseur.

7 – Le “shaper” ou sculpteur, pour travailler
la couleur en relief. Différentes formes permettent
de créer des traces de textures différentes.

Le
peintre qui souhaite faire durer la vie de son pinceau doit éviter
de le laisser quelques jours sans le nettoyer, le mieux est évidemment
de le rincer soigneusement dans de l’essence de térébenthine
ou du white spirit après chaque séance de travail
et ensuite:

– le passer sur une savonnette ou mettre du savon vaisselle dans le creux de la main et y écraser vigoureusement le pinceau en lui faisant effectuer des mouvements circulaires. Poursuivre cette opération jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune trace de couleur sur la main. Ne pas craindre d’écraser les poils du pinceau dans la paume, ils sont solidement arrimés dans la virole de métal.
– Ensuite le rincer convenablement, l’essorer entre les doigts et lui rendre la forme initiale de ses poils. Le laisser sécher.

L’artiste qui travaille à l’acrylique devra
régulièrement nettoyer ses pinceaux à l’eau
à cause du côté très siccatif de ce
type de technique.

 

 

Il existe aussi un accessoire particulier muni d’un ressor et d’un godet. Il permet de maintenir les pinceaux par le manche tout en laissant tremper les poils dans de l’essence ou du white spirit, éventuellement dans de l’eau pour les empêcher de sécher.

Personnellement
je n’utilise pas cet accesoire. Lorsque j’ai employé
un médium siccatif et que un jour ou deux séparent
deux séances de travail, je nettoie soigneusement
chaque pinceau comme indiqué ci-dessus.

Remarque
importante, le liquide qui a servi à nettoyer les
pinceaux peut servir plusieurs fois, il ne doit surtout
pas être jeté à l’évier, ce qui
serait un gâchis stupide ainsi qu’une pollution inconsciente
de la nappe phréatique. Pour réaliser méthodiquement
cette opération, il faut disposer de deux bouteilles
ou deux bidons, un pour l’essence propre, l’autre pour l’essence
salies par le nettoyage. Dans celui-ci, la couleur se sera déposée sur le fond du récipient
après deux ou trois jours de repos tandis
que le liquide du dessus deviendra progressivement plus
limpide et pourra de nouveau servir au nettoyage.

Lorsque
le bidon d’essence propre est vide, on inversera le processus
en y déversant le produit du bidon qui aura
servi au nettoyage et qui se trouvera décanté
après quelques jours de repos. En utilisant deux ou trois bidons, il est possible de disposer longtemps d’une essence limpide.

 

Le bon usage du pinceau

Savoir peindre, c’est aussi utiliser son matériel comme il doit l’être, en le respectant et en comprenant ses ressources propres. En l’occurrence, un pinceau plat ne présente pas les mêmes ressources qu’un pinceau rond et réciproquement. Plutôt que d’être indifférents au matériel utilisé et d’utiliser n’importe lequel dans n’importe quelle situation, essayons d’entrer dans son intimité pour en découvrir et en exploiter les potentialités.

Les exemples ci-dessous nous montrent différentes traces réalisables avec un pinceau plat et avec un pinceau rond.
Selon la manière de le tourner, un pinceau plat permettra de réaliser des traces larges ou fines.

Le pinceau plat utilisé pour réaliser les traces ci-contre est un n° 12= 1cm de large. Ces traces ne peuvent être réalisées qu’avec un matériel neuf ou très bien entretenu.

1 – Le pinceau a été posé sur sa tranche et tiré en un seul trait.
2 – Le pinceau a été simplement posé, largeur après largeur, sans autre mouvement.
3 – Le trait a été tracé avec toute la largeur du pinceau bien chargé de couleur.
4 – Même tracé qu’en 3, mais le pinceau a été peu chargé en couleur. La trace reste visible.
5 – Ligne tracée en un seul trait, d’abord avec la tranche du pinceau, progressivement avec sa largeur, puis avec la tranche, etc.
6 – Le pinceau a pivoté dans sa largeur.
7 – Traces courtes et appuyées.
8 – Fin + épais avec aller-retour.

 

Les traits ci-contre ont été tracés avec un pinceau rond n° 8, neuf ou très bien entretenu.

1 – Le trait a été tracé avec la pointe du pinceau.
2 – Le trait a été tracé avec le pinceau peu chargé en couleur et écrasé dans sa largeur maximale.
3 – Idem qu’en 2, mais avec le pinceau bien chargé de couleur.
4 – Fin, épais, fin = pointe, pinceau appuyé, pointe.
5 – Idem qu’en 4 avec plusieurs nuances.
6 – Tournoiements du pinceau.
7 – Fin, appuyé avec aller-retour.

 

 

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